William Tan

C’est à l’âge de seize ans, lors d’un séjour linguistique en Angleterre, que je découvre la photographie et que j’y prends rapidement goût.
Je passe des heures à photographier toute sorte de choses comme des paysages, des ruelles, des parcs, des bancs vides, des détails, etc.
Durant ce séjour, la photographie se révèle être un moyen d’expression de prédilection pour la personne introvertie que j’étais. Un moyen également de pouvoir être dans l’instant présent et d’avoir un peu plus les pieds sur terre, moi qui avais tendance à rêvasser…

Ayant grandi en banlieue parisienne, j’ai été marqué par cette diversité et cette solidarité qui anime les quartiers appelés plus communément « cités », mais aussi par les injustices car nous étions perçus comme des citoyens de seconde zone.

À tout cela s’ajoutent les récits de mon père, marqué par le génocide khmer et la fuite de son pays dans les années septante. Cela m’a donné la vocation de devenir reporter photographe de guerre afin de pouvoir témoigner de l’horreur des conflits et de leurs conséquences dévastatrices.

À la même période, mon oncle me fait découvrir le bouddhisme, cela m’a apporté une nouvelle vision de la vie en réalisant que le changement commence déjà par soi-même. Le bouddhisme m’a fait prendre conscience de l’interdépendance des phénomènes et de la nécessité d’une conduite vertueuse pour le bien-être de soi-même et celui des autres.

Porté par cette nouvelle vision, mon travail photographique a pris une nouvelle tournure. J’étais décidé à mettre en évidence la noblesse d’âme de l’être humain ainsi que des initiatives de développement durable œuvrant pour un monde meilleur. J’ai eu la chance de pouvoir travailler pour des organisations équitables ainsi que pour des médias alternatifs qui m’ont permis de pouvoir faire des reportages et de couvrir des événements aux quatre coins du monde comme par exemple la grande marche des intouchables en Inde en 2012, le combat de producteurs palestiniens d’huile d’olive ou bien encore de producteurs de cacao qui développent leur propre marque de chocolat depuis l’Amazonie péruvienne.

Fort de ces expériences, j’ai commencé à partager mon travail photographique lors d’événements et expositions. L’opportunité de partager des histoires inspirantes mettant en relief le courage et la capacité de résilience de femmes et d’hommes qui nous donnent l’espoir de croire qu’un autre monde plus juste et durable soit possible.

Cela fait maintenant quelques années que je suis arrivé en terre helvète, j’y apprécie la grandeur de ses paysages ainsi que cette quiétude si précieuse pour être à l’écoute de ma sensibilité et exprimer à travers l’art de la photographie des valeurs qui me sont chères comme la bienveillance, l’innocence, la diversité, la compassion, la sagesse, la résilience et bien d’autres…