Corinne Vésy

J’ai vu le jour un solstice d’été dans les années soixante dans la campagne fribourgeoise où j’ai grandi vis encore actuellement. Mes aptitudes scolaires ne me destinaient pas à une carrière artistique, pas plus que ma famille d’ailleurs, même si dans mon jeune âge j’étais celle à qui l’on demandait de faire des photos lors des fêtes de famille, d’anniversaires et autres. Je m’offris le Canon AE-1, un appareil argentique reflex, avec mon premier salaire. Mais ce n’est que beaucoup plus tard que je tombai réellement en amour avec la photographie. Mon petit frère, trop tôt parti rejoindre les étoiles, me laissa un appareil reflex numérique, le EOS 5D assorti d’un objectif 24-70mm.

Un signe du destin ? C’est comme ça en tout cas que je l’interprétai. D’autres signes vinrent se joindre à celui-là dont celui de la nature, des animaux. Les heures passées au sein de cette dernière me remplissaient de joie, me nourrissaient. La conjugaison de la nature et de la photographie avait fait naître une passion, celle de reproduire de manière artistique la beauté qui nous entoure, le vivant.

Aussi j’investis du temps à me former, à apprendre, à observer. Eprouvant une réelle aversion pour les modes d’emploi, c’est sur le terrain que je m’entraînai. Très vite, je compris que l’ère de la photo telle que je l’avais connue était révolue. Pour produire de belles images, un boîtier et un objectif ne suffisaient plus, il fallait les accompagner d’applications de retouche photo, ce qu’on faisait au pinceau dans le temps de l’argentique. Je tâtonnai donc, pour essayer de comprendre ce programme appelé Lightroom qui devait m’aider à sublimer mes photos mais qui, bien des fois, me prit la tête aussi.

Depuis six années maintenant, je pratique la photo de nature de manière régulière. Je considère celle-ci comme un perpétuel apprentissage, car je continue à découvrir mon boîtier. J’essaie de mettre en pratique des petits trucs, des astuces ou de nouvelles idées qui surgissent. La photo de nature, pour moi, c’est être en communion avec le vivant et c’est ce sentiment qui m’anime à chaque sortie photo avant la prouesse d’une sublime image.